Skip to main content

Au sommaire dans ce numéro :

Page  3 : Edito
Page  4 : Citizen C., le film
Page  6 : Restructurations Un autre modèle possible
                Le titre Natixis
                GCE Paiements
                Palatine
Page  8 : Conditions de travail Centres d’appels téléphoniques
Page 10: Déclic et des claques pour la Caisse d’Épargne PAC
Page 12: Contrat collectif de travail Formation professionnelle
Page 14: Spot Actu Privatisation du Livret A
Page 16: Avec FO, ne restez pas sans voix !

Téléchargez « DÉCLIC » N°16

L’Édito

L’homme injuste est celui qui fait des contresens. Cette citation de Victor Hugo se prête particulièrement bien à la situation infligée aux Caisses d’Épargne sous les auspices de Charles Milhaud, Président du Directoire de la CNCE. Car le pouvoir que détiennent leurs sociétaires a été confisqué au profit de l’échelon central, la CNCE.

Le principe fondateur « un homme, une voix » de l’esprit coopératif a donc été caricaturé, voir bafoué allégrement. Le législateur, tant dans la rédaction de la loi que dans celle de ses décrets, a omis de fixer les règles appropriées, notamment pour le vote des résolutions pendant les assemblées générales. La nature ayant horreur du vide, ce sont les textes régissant les sociétés anonymes qui ont été imposés par la CNCE. Il en résulte une violation institutionnalisée des organes représentatifs des Caisses d’Épargne aboutissant in fine à un système pyramidal hypercentralisé, dominé par la CNCE, contraire à l’esprit décentralisateur de la Loi. En oubliant d’indiquer les règles de bonne gouvernance et de fonctionnement du sociétariat, pierre angulaire de la réforme du 25 juin 1999, le législateur a, de fait, accordé des pouvoirs excessifs à la CNCE sans que cette dernière ne soit véritablement contrôlée par ses actionnaires uniques, les Caisses d’Épargne. La CNCE n’a pas manqué d’en tirer un profit exclusif, bien au-delà de son rôle d’organe central de chef de réseau. La démocratie économique a été confisquée, les sociétaires leurrés !

Pis encore, l’entremêlement de genres normalement dissociés, tels que la politique politicienne et la gouvernance d’entreprise, a amplifié cet abus de pouvoir permanent. L’élection de Charles Milhaud sur une liste UMP, par exemple, lors des élections municipales de Marseille fait d’autant plus tache qu’elle coïncide avec le projet gouvernemental de privatisation du Livret A.

Et pourtant, que ne va-t-on pas entendre de la part de ceux qui en 9 ans ont tout fait pour que les Caisses d’Épargne ne soient plus ce qu’elles étaient, en dépit de leur statut coopératif tout neuf ? Ne doutons pas que le Directoire de la CNCE va nous annoncer d’un air contrit qu’il va falloir, au nom du nouveau plan stratégique 2009-2012 du Groupe, à la fois se retrousser les manches et se serrer la ceinture. Cette dernière intention patronale vis-à-vis des salariés doit naturellement être mesurée à l’aune de l’exemplarité des membres du Directoire de la CNCE qui se seront à nouveau gratifiés en 2007 de faramineuses augmentations : + 49 % pour Charles Milhaud avec 1 584 256 € annuels, + 54 % pour Nicolas Mérindol avec 1 167 915 € annuels et + 20 % pour Guy Cotret avec 774 797 € annuels. Ce sont ceux-là même qui voudront précisément faire des salariés la variable d’ajustement de leur gri-gri chéri, le coefficient d’exploitation. Ce dernier s’est en effet fortement dégradé entre 2006 et 2007 (+ 8, 4 %) à l’échelle du Groupe bien que les fortes dépréciations d’actifs, tels Natixis, Nexity ou CIFG, ne se soient pas encore traduites dans les comptes. Les bénéfices attendus des fusions des Caisses d’Épargne entre elles ne sont pas non plus au rendez-vous et les résultats de Natixis banque de financement et d’investissement, notre filiale commune avec les Banques Populaires, sont carrément en rouge ; sans compter la perte sèche de 600 000 clients du Groupe des Caisses d’Épargne en 2007 en raison d’une image qui, avec le temps, finit par s’altérer.

On sait maintenant pourquoi la CNCE veut supprimer 4 500 emplois et un millier d’agences dans les Caisses d’Épargne. La banalisation du Livret A est bien entendu un prétexte. Cette décision politique a largement été préméditée par le Directoire de la CNCE. Alors, que l’on cesse de nous raconter des histoires !

Préparons-nous plutôt avec Force Ouvrière à la résistance sociale ! 

 

Bruno AGUIRRE

Bruno AGUIRRE
Secrétaire Général du SNP-FO Caisses d’Epargne