De la nécessité à l’évidence
L’utilité des organisations syndicales est indiscutable quel que soit le sentiment que l’on peut avoir sur l’une ou l’autre. Parmi elles, Force Ouvrière occupe une place particulière, celle d’un syndicat libre et indépendant à la pointe du progrès social.
Depuis la Libération, il existe en France un pacte social qui, parce qu’il repose sur des piliers jamais ébranlés, se maintient en dépit des changements d’orientations politiques du pays. Au fil des ans, chacun de ces piliers a été, compte tenu des vicissitudes des réalités politiques, plus ou moins renforcé. Jamais (jusqu’en 1995) ils n’avaient été endommagés.
Notre rôle, notre action, notre volonté syndicale est de veiller à la solidité de l’édifice « Pacte Social » et de combattre tout ce qui pourrait le menacer. Les piliers sont au nombre de trois :
- La négociation collective
- La protection « maladie et familiale »
- La retraite
En toucher un, en attaquer un autre, négliger le dernier, c’est aussi décider de mettre à bas une construction certes lourde, encombrante, mais tellement protectrice du monde du travail qu’il nous paraît indispensable à nous, militants Force Ouvrière, d’appeler tous ceux qui en sont bénéficiaires à la protéger coûte que coûte.
Aujourd’hui, la mode ou plutôt l’air du temps est à l’individualisme. « Je suis ce que je suis et comme je suis, j’ai pleine capacité à dire dans mon entreprise ce que je veux, à l’obtenir ou à partir ». Pour autant, ceux qui se prévalent de cette forme de liberté dans l’élaboration de leur contrat de travail, négligent assez souvent ce qui constitue le corps de ce contrat. Il n’est pas la résultante d’une volonté patronale, mais celle d’âpres négociations des organisations syndicales encouragées par la longue lutte des salariés.
De ce fait, et si on y réfléchit bien, la part de la négociation personnelle, le gré à gré est globalement peu de chose en face de cette organisation salariale mâtinée de protection sociale qui relèvent l’un et l’autre de la négociation collective. L’utilité des organisations syndicales est indiscutable quel que soit le sentiment que l’on peut avoir sur l’une ou l’autre.
Assez souvent, le reproche majeur fait aux syndicats est celui de la politisation ou d’une attitude partisane. Sur ce point, nous pensons qu’il ne faut pas tout mélanger.
Il y a des constats que chacun peut faire et qui sont d’une telle évidence qu’il ne peut y avoir de complicité entre ceux qui les font, qu’ils soient ministres, patrons ou syndicalistes. En revanche, il peut y avoir des complicités opportunistes, celle de la CFDT, par exemple, sur la loi JUPPÉ, celle de la CGT sur le thème des transports avec les orientations GAYSSOT. Ce sont des lieux communs.Ces comportements sont évidemment critiquables.
FORCE OUVRIÈRE, elle, n’a ni attache avec un gouvernement, quel qu’il soit, ni accointance particulière avec tel ou tel patron. Son indépendance ne peut être entachée.
Chez nous, une revendication est élaborée à la base, construite, réfléchie et proposée à la négociation. Son fondement, comme sa construction, en assure la légitimité et fait d’elle une position qui certes peut prêter à concessions pour autant que celles-ci ne portent pas atteinte à sa vérité profonde. Contrairement à ce que l’on voudrait vous faire penser, notre combat n’est pas idéologique. Notre attente ne confine pas à l’égalitarisme. Nous n’avons jamais contesté l’existence d’une grille de salaires ou le concept même d’encadrement. Parce que, quoi qu’on en dise, nous venons du terrain, nous avons la capacité, ou au moins l’intention, de subodorer les conséquences des propositions qui nous sont faites par des responsables qui eux le plus souvent ne connaissent rien de nos conditions de travail, de nos habitudes et de nos traditions.
Si vous avez pris la peine de nous lire, ce qui, compte tenu de vos occupations professionnelles n’est pas évident, vous aurez compris ou au moins saisi la nécessité de vous syndiquer et de participer avec d’autres à la mise en commun de vos difficultés professionnelles. Si votre décision est prise, rejoignez nous à FORCE OUVRIÈRE, parce que nous sommes libres ! Libres au plan national, libres aussi dans l’entreprise parce que nous ne sommes animés ni par la haine, ni par le mépris, mais par le seul souci de défendre envers et contre tous les intérêts matériels et moraux des salariés. Ainsi, si vous trouvez qu’il est nécessaire pour vous de vous syndiquer, nous pensons qu’il est logique de le faire à FORCE OUVRIÈRE. Contactez nous ! Parlez-nous ! Dites-nous qui vous êtes et ce que vous souhaitez. Vous verrez à quel point nous sommes proches de vos préoccupations et disponibles pour répondre à vos interrogations.